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Code de déontologie du consultant

Chapitre 1 : Adapter sa posture professionnelle

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Article 1 : Le consultant s’implique dans une démarche scientifique basée sur la méthode hypothético-déductive et la réflexivité. Le consultant intègre que la science est évolutive. Il explicite ses process, et tend à une approche non dogmatique du traitement de l’information.

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Article 2 : Le consultant recherche et adapte les méthodes de diagnostic appropriées à la ou les problématiques. Il se veut méthodique et s’engage à ne travailler qu’à l’aide de méthodes identifiées et adéquates aux diagnostics nécessaires.

 

Article 3 : Le consultant distingue clairement les besoins d’expertise ou de consultation, et réoriente le gestionnaire selon les besoins.

 

Article 4 : Le consultant fonde son travail sur le modèle clinique dans toutes les disciplines (paysage, pédologie, biodiversité, biomécanique, balance bénéfices/ risques…). Il utilise le modèle contrôle et la mesure instrumentée de la manière la plus limitée possible, non systématiquement, en se basant toujours en amont sur l’analyse B/R du sujet.

 

Article 5 : Le consultant s’intègre dans une approche écosystémique, en ne défavorisant pas l’environnement et les écosystèmes au bénéfice d’une hyper sécurité. Son approche est basée sur l’acceptabilité du risque, il s’assure de la meilleure communication autour de cela en étant lui même formé à la philosophie des risques.

 

Article 6 : Le consultant conscientise son conflit d’intérêt et le risque de pratiques défensives. Il ne cherche pas à les nier, et s’engage à une pratique éthique.

 

Article 7 : Le consultant s’intègre dans un processus long, non temporaire. Il complexifie et réoriente au besoin les demandes. Il s’intègre comme un élément de la chaine des intervenants, dans un savoir temporaire et remplaçable. Il tend à l’autonomie des gestionnaires.

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Chapitre 2 : Aborder chaque arbre dans sa singularité

 

Article 8 : Le consultant aborde chaque sujet dans un processus identifié. Il s’intègre dans un paradigme basé sur les données probantes (EBA*). Il cherche à limiter autant que faire ce peux l’utilisation de généralités abusives en favorisant une approche clinique.

 

Article 9 : Le consultant base ses évaluations de santé sur des observations factuelles. Il s’assure de la qualité de ce matériel clinique en intégrant sa subjectivité, sans chercher à la minimiser, et en conscientisant les difficultés à qualifier les observations sans les corrompre.

 

Article 10 : Le consultant intègre l’arbre comme un système complexe, sa construction est un processus lent et les pathologies associées sont généralement chroniques et co-évolutives. Le consultant s’adapte à cette réalité en relativisant les nécessités d’interventions. Sa démarche s’inscrit dans le temps, autant par la lecture du passé en retraçant l’anamnèse du sujet, que par le pronostic, en projetant son futur.

 

Article 11 : Le consultant aborde un regard neuf et neutre à chaque sujet, avec comme fondement une approche phénoménologique.

 

 

Chapitre 3 : Transmettre les résultats

 

Article 12 : Le consultant accompagne les gestionnaires et délègue les décisions de gestion. Il informe le plus objectivement possible des résultats, mais ne s’inscrit pas comme référent des décisions. Il positionnera toujours les opérations proposées dans une gradation de nécessité : Nécessaire/superflue/inutile.

 

Article 13 : Le consultant est conscient qu’il ne détient pas la vérité, que sa recherche est parcourue de biais, et qu’elle n’est in fine qu’une interprétation. Pour favoriser cela, son travail repose sur des générations d’hypothèses, et un raisonnement étayant les degrés de certitudes.

 

Article 14 : Le consultant s’assure que les interventions proposées sont justifiées en comparant les bénéfices de l’intervention à ceux de la non intervention. Les risques iatrogènes sont intégrées autant que possible.

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Article 15 : Le consultant, lors d’une décision complexe (remettant par exemple en question l’intégrité du végétal) invite le gestionnaire à croiser des méthodes et des résultats (par différents intervenants) afin de mieux s’adapter aux enjeux de gestion forts (arbres remarquables, écologiquement riches, patrimoniaux…), et de ne pas prendre de décision sur la base d’un seul avis.

 

Article 16 : Le consultant tend à impliquer différents acteurs autour des décisions de gestion des arbres (élus, grand public, associations, etc.), et s’assure préalablement d’un langage commun, moderne et explicite.

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Chapitre 4 : Interroger et remettre en question en permanence ses connaissances et ses méthodes

 

Article 17 : Le consultant doit identifier clairement ses champs de compétences. Il doit positionner un niveau d’expertise non binaire sur celles-ci, et tendre à les faire évoluer. Conscient des ses propres limites, il ne doit pas chercher à les dissimuler, et être capable au besoin de renvoyer à d’autres sources de compétences que lui-même.

 

Article 18 : Le consultant doit s’inscrire dans une dynamique permanente de formation : veille professionnelle, actualisation de ses connaissances, maintien et développement de ses compétences. Pour cela, le consultant s’engage à suivre des formations continues, à raison d’au minimum une à deux par année.

 

Article 19 : Le consultant doit s’impliquer dans un réseau d’échanges de pratiques, et participer à des travaux de recherches et développement correspondants à ses champs de compétences. Le consultant s’engage à publier dans des revues spécialisées au moins un article par an faisant état de l’avancée de ses travaux.

 

Article 20 : Le consultant est responsable de la pertinence des méthodes qu’il utilise. A ce titre, il connait les limites de ses méthodes, et s’assure de la validité des résultats en y intégrant ses marges d’erreurs.

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* EBA, Evidence Based Arboriculture (l’arboriculture basée sur les données probantes) 1 correspond à une méthodologie permettant de réduire l’incertitude lors d’une décision clinique. Elle fournit une aide à la décision en se basant sur les meilleures « données probantes » issues de la recherche scientifique et l’expérience clinique de l’évaluateur, tout en prenant en compte les attentes et la sensibilité du gestionnaire de l’arbre.

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